lundi 1 décembre 2008

act up manifeste, le bareback, lui, s'institutionnalise.

je regarde les photos que sylvie (lien) a prises à la manif d'act up, aujourd'hui, jour de la saint sida. et dans les oreilles, un adagio de vivaldi, quintessence même de la musique pour crémation de folle baroque morte du sida. même pas fait exprès...

les photos de sylvie sont splendides, sont rouge vif. les marcheurs peu nombreux sourient, discutent, contents de se voir et de se revoir. certains visages réapparaissent devant nos yeux.

j'avais tout pour être en colère, en début de manif, mais je n'ai rien ressenti de tel. encore une fois, nous étions peu nombreux. encore une fois les pédés ont déserté le 1er décembre. à croire que le sida ne les concerne plus. en même temps en 2007, les "hommes homosexuels restent la population la plus touchée".

je sais pourquoi je ne l'étais pas. avant de partir de la maison pour la manif, didier lestrade m'envoit un mail de la mailing list de Warning (association française en santé communautaire). Une des brèves dit : "A Paris, des Ateliers Santé Sexualité Barebackers se mettent en place à compter du 4 décembre prochain et tous les premiers jeudi du mois. Cette « Zone NoKpote » est un « groupe d'échanges communautaire en auto support sur notre santé et notre sexualité de gays ayant volontairement, systématiquement ou pas des pratiques sans latex. Proposé et animé PAR des barebackers POUR des barebackers et ceux qui font le choix d'avoir des relations sexuelles non protégées."

et bien nous y sommes, le bareback est institutionnalisé. Et tout cela se passe dans les locaux de Aides Paris, comme si de rien n'était.

alors, je ne pouvais pas être en colère à la manif d'act up. je ne pouvais pas...



jeudi 27 novembre 2008

POUR LA SAINT-SIDA, VENEZ MANIFESTER AVEC ACT UP-PARIS. 18H30, place de la Bastille

Les procès pour contamination par le VIH se développent. La lutte contre le sida n’a pourtant rien à y gagner.

Il n’y a ni coupable, ni victime lors de la transmission du sida par voie sexuelle. Il y a un virus qu’il faut combattre.
Dans une relation sexuelle, la responsabilité de la prévention est partagée : elle revient également à touTEs les partenaires, quel que soit leur statut sérologique.
Criminaliser les séropos est contre-productif : cela renforcera encore la difficulté à dire sa séropositivité et incitera à ne pas se faire dépister. Au contraire, il faut renforcer les campagnes de prévention et combattre les discriminations qui frappent les séropos.
On ne se protège pas du sida en mettant les séropos en prison.

lundi 24 novembre 2008

manif contre vanneste : pédés, gouines, où étiez-vous troupeau de connes?

voilà à peu près 5 ans que je n'allais pas dans le ghetto, voilà 5 ans que je n'avais pas mis les pieds à une manif d'act up. Moi, la pétasse militante, l'hystérique actupienne qui délaissais son couple pour aller dire à tous ces connards combien le propos homophobe est létal.

et voilà que mon sang militant rebouillonne, je vais à la manif organisée par Act Up, encore elle (quoi qu'on en dise) présente pour confronter son corps militant à l'homophobie. et nous étions 50 connes pédés, gouines piquées par le froid à bloquer la rue des Archives à 8 heures du soir...

alors oui, nous sommes une menace pour l'humanité, oui vanneste, député hétérosexuel est supérieur à nous.

oui, parce que vous n'étiez pas là. parce que vous préférez remplir cette outre qui vous sert de ventre de bières et d'antidépresseurs dans le cocon protecteur des bars pédés-gouines en attendant que tout cela passe. parce que vous marchez une fois par an et qu'au bout du compte c'est bien suffisant une fois, n'est-ce pas? mais vos pas marchent sur les cendres de ces travelotes qui, elles, un 28 juin ont confronté leurs robes et leurs talons-aiguilles à des flics venus les virer du Stonewall.

et bien après la manif, une jeune gouine de 20 ans, à la recherche de contacts humains, m'a demandé si je savais où se trouvaient les bars lesbiens. en bonne maman portugaise que je suis, je l'ai prise par la main, et je l'ai emmené au Troisième Lieu. et malgré votre absence, je me suis dit qu'encore une fois, j'avais bien fait de venir à une manif contre l'homophobie.

lundi 6 octobre 2008

Les encres de François Henri Galland au Duplex (du 6 au 31 octobre 2008)

François Henri Galland est un jeune homme à la barbe broussailleuse, pas vraiment taillée. Il a le regard doux, le sourire timide et sur les bras une jolie forêt de poils fournis, hérissés, désordonnés.

Au Duplex, sur deux pans de murs se faisant face, il a disposé des portraits, une majorité d’hommes. Dans un joli foutoir à la composition aléatoire les visages dessinés à l’encre se répondent , ballotant notre regard d’un mur à l’autre.

FHG est un voyeur, casanier. Son « mode opératoire » consiste à naviguer sur internet, sur des sites de drague pédé notamment, et à voler l’image de ces hommes qui se donnent à voir, qui s’exposent. Plus besoin d’écarter les rideaux de la maison pour du regard violer l’intimité du voisin : internet s’en charge.

FHG est un scribe. Il calligraphie de la pointe de ses bâtons en bambous les visages de ces hommes virtuels. Il réécrit leur histoire, trace des zones d’ombres épaisses, laisse le bois du roseau composer des lignes plus légères, plus fines, plus humaines.
Certains visages ne sont que quelques lignes, quelques signes qui s’organisent dans le silence du papier blanc. D’autres sont saturés d’encre à l’extrême. Le papier gonflé de noir de chine est blessé par les coups violents et obliques des pointes de bambou.
Sur quelques portraits, FHG a déposé, timidement, comme pour ne pas gêner, quelques traces d’un rouge profond. D’un rouge sang, qui ramènerait quelques-uns de ses hommes à la vie.


Dans nos sociétés où les corps se surexposent, les yeux , ceux des hommes réécrits par François Henri Galland nous fixent de leurs regards noirs et profonds. Ils nous invitent à écrire une histoire avec eux. Une histoire, oui. Parfois dure, mais néanmoins belle. Une histoire charnelle, passionnée et douce. Non pas des histoires virtuelles chargées d’avenirs sans lendemain.


François Henri Galland
Exposition du 6 au 31 octobre 2008
Au Duplex 25, rue Michel-le-Comte 75003 Paris
01 42 72 80 86

Le Banque Club réserve ses soirées au bareback !


Voici un communiqué de presse d'Act Up-Paris ( publié en ligne sur http://www.actupparis.org le 5 octobre 2008), suite au zap organisé par la même association contre une backroom organisant des soirées bareback :

"Ce samedi 4 octobre 2008, le Banque Club, backroom du 8ème arrondissement de Paris, avait réservé ses locaux pour l’organisation d’une soirée "bareback" dédiée au sexe sans capote. C’est la première fois qu’une telle soirée est organisée dans un établissement gay de la capitale.

En réaction, une quinzaine de militantEs d’Act Up-Paris ont zappé ce soir le Banque Club, aux cris de "complice du sida", "non au bareback business", "ici la vie d’un pédé ne vaut rien".

Pour se rendre à cette soirée, les participants devaient s’inscrire sur internet moyennant 18 euros 50 pour recevoir l’adresse de l’établissement. L’événement présenté comme une soirée privée « totale BAREBACK et Trash » était organisé par le site squatNoK (« le squat des barebakers français et francophones ») qui envisageait d’en organiser une tous les deux mois.

Dans la journée du 4 octobre, un message aux participants annonçait l’annulation de la soirée dans sa forme initiale sous prétexte que le Banque Club aurait été contraint de fermer impérativement avant 2H00 du matin à cause du sommet du G4. Les personnes inscrites se voyaient remboursées mais étaient invitées à se rendre au Banque Club où l’entrée leur était offerte sur présentation de leur pass. Le Banque Club est donc nécessairement complice de l’organisation de cette soirée alors même qu’il est signataire de la charte de responsabilité des établissements gais , dont il n’applique visiblement pas les principes élémentaires.

Nous sommes en colère car après tant d’années de lutte contre le sida, il nous avait déjà fallu à plusieurs reprises rappeler à l’ordre cet établissement pour qu’il soit capable de faire le minimum : offrir des capotes et du gel à ses clients. Nous sommes en colère parce que le Banque Club, en accueillant une telle soirée, prouve une fois de plus qu’il se fout complètement de la santé de sa clientèle.

Alors que l’épidémie de sida progresse dramatiquement dans la communauté homosexuelle, le Banque Club et le site squatNoK font du business sur le sexe à risque. Le Banque Club et squatNoK n’en ont rien à cirer du sida et de la santé des pédés.

Act Up-Paris invite tous les gays à boycotter cet établissement qui se fout de leur santé ;
Act Up-Paris exige que cet établissement soit radié de la charte de responsabilité des établissements gais ;
Act Up-Paris continuera à traquer les établissements complices du bareback."